La question de l’eau en Iran
Avec Ayda Alehashemi et Jean-François Coulais
Dans un territoire majoritairement désertique et semi-désertique tel que l’Iran, l’eau a toujours été un enjeu et un symbole important pour les sociétés qui se sont succédées au fil des siècles. La religion zoroastrienne y voit un élément sacré qu’il est défendu au croyant de souiller. Le culte mithriaque plaçait ses lieux de culte à proximité des sources d’eau claire. En Islam également, le paradis est imaginé comme un jardin parcouru d’une multitude de ruisseaux parfumés.
Il n’est donc pas surprenant que l’eau soit l’élément au cœur de tout concept architectural dans l’Iran médiéval. Les jardins y sont des lieux de contemplation, où le promeneur en quête de sagesse se laisse guider par l’onde des canaux.
Située dans un milieu semi-désertique, la région d’Ispahan doit sa prospérité historique à sa rivière, le Zâyandeh Roud. Sous le règne de Shâh Abbâs Ier Safavide, lors des importants aménagements urbains qui font d’Ispahan la capitale du royaume au XVIIe siècle, la rivière est intégrée dans l’organisation de la nouvelle capitale et participe de l’identité urbaine prestigieuse prêtée à Ispahan. La réorganisation de la ville est calquée sur le tracé de sa rivière, traversée par deux majestueux ponts devenus des lieux de promenade incontournables des couples et des flâneurs persans : le Khâdjou et le Si-o-Seh Pol. Seulement, il est devenu de plus en plus rare pour les promeneurs d’apercevoir les trentes-trois arches du Si-o-Seh Pol se refléter dans le cours de sa rivière. En effet, Ispahan est atteinte d’un mal récurrent : l’assèchement du Zâyandeh Roud. L’eau est un sujet épineux à Ispahan depuis le XVIIe siècle et constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour la ville contemporaine.
Cette conférence est en partenariat avec l’École doctorale de l’Université Paris-est, le Prix Aga Khan d’architecture, le Laboratoire Infrastructure Architecture et Territoire et l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Malaquais.
La conférence aura lieu dans la salle 206 de l’ENSAP-Malaquais.
